Dans 1932 Freud introduit le concept de Kulturarbeit comme point de rencontre entre individuel et collectif, un processus d’accroissement de conscience et d’intelligibilité que l’homme et la civilisation arrivent à gagner sur ce qui leurs détermine et leurs échappe. Le concept a été beaucoup travaillé dans la littérature psychanalytique, en aidant à développer le regard psychanalytique appliqué aux problématiques de la culture, notamment face aux catastrophes de l’humain vécus par Il secolo infelice (Kertesz, 2002), et jusqu’à nos jours face aux formes de Malêtre contemporain. Ici on part de la conviction que le formes de fanatisme et d’extrémisme qui frappent notre contemporanéité et les approches totalitaires à l’humain qui s’affirment subrepticement et à plusieurs niveau dans nos cultures civilisées (cfr. le travail de Gori de la folie d’évaluation à la santé totalitaire) sont tributaires aussi de notre passé, des logiques qui ont soutenus et poussées les idéologies et les grands génocide du XX siècle, en devenant modèle à suivre pour les diverses «messies» ou pour les formes de pensé unique que l’histoire contemporaine a connu et connait. La Shoah est une loupe sur l’humain, sur ses possibilités mortifères ainsi que sur ses capacités de résistance; à la distance temporelle qui nous sépare, nous avons l’occasion - je dirai le devoir éthique - d’utiliser la pensé que la Shoah n’arrête pas de solliciter pour comprendre mieux notre présent car «leur comportement [des SS] et notre situation [des victimes] ne sont que le grossissement, la caricature extrême … de comportements, de situations qui sont dans le monde et qui sont même cet ancien “monde véritable” auquel nous rêvons» (Antelme, 1957, p. 240). Il s’agit d’un passé qui n’est pas passé, plutôt on semble plongé dans l’ordre de la répétition.. On revient ainsi sur les défauts d’élaboration collective et individuelle face au mal extrême dont Zaltzman a parlé (2007); sur nos devoirs d’élaboration (impossibles?) d’assumer le dissemblable dans le semblable (Fédida, 2007; Arendt, 1964), sur la nécessité de travailler collectivement les catastrophes de l’histoire à partir des collusions internes et externes qui les ont soutenus; finalement de traiter la barbarie comme une potentialité de l’humain toujours prête à resurgir: «La civilisation ne succède pas à la barbarie elle en est le négatif» (Scarfone, 2011), comme la névrose l’est de la perversion. Les murs enlevés contre les migrantes, les libertés de circulation révoqués aux citoyens des sociétés soi-disant civilisées ne nous protégeront pas de la monté des fanatismes e de leurs conséquences si n’arrivons pas à assumer la partie que nous avons dans leur développement. Taches de Kulturarbeit qui ne peuvent être poursuivit sans faire les comptes avec les fragilités de l’homme contemporaine, avec la crise des garants métasociaux et métapsychiques (Kaës, 2012) où nous sommes plongés.

Le Kulturarbeit et ses défaillances : passé et présent / DE ROSA, Barbara. - (2018), pp. 163-181.

Le Kulturarbeit et ses défaillances : passé et présent

DE ROSA, BARBARA
2018

Abstract

Dans 1932 Freud introduit le concept de Kulturarbeit comme point de rencontre entre individuel et collectif, un processus d’accroissement de conscience et d’intelligibilité que l’homme et la civilisation arrivent à gagner sur ce qui leurs détermine et leurs échappe. Le concept a été beaucoup travaillé dans la littérature psychanalytique, en aidant à développer le regard psychanalytique appliqué aux problématiques de la culture, notamment face aux catastrophes de l’humain vécus par Il secolo infelice (Kertesz, 2002), et jusqu’à nos jours face aux formes de Malêtre contemporain. Ici on part de la conviction que le formes de fanatisme et d’extrémisme qui frappent notre contemporanéité et les approches totalitaires à l’humain qui s’affirment subrepticement et à plusieurs niveau dans nos cultures civilisées (cfr. le travail de Gori de la folie d’évaluation à la santé totalitaire) sont tributaires aussi de notre passé, des logiques qui ont soutenus et poussées les idéologies et les grands génocide du XX siècle, en devenant modèle à suivre pour les diverses «messies» ou pour les formes de pensé unique que l’histoire contemporaine a connu et connait. La Shoah est une loupe sur l’humain, sur ses possibilités mortifères ainsi que sur ses capacités de résistance; à la distance temporelle qui nous sépare, nous avons l’occasion - je dirai le devoir éthique - d’utiliser la pensé que la Shoah n’arrête pas de solliciter pour comprendre mieux notre présent car «leur comportement [des SS] et notre situation [des victimes] ne sont que le grossissement, la caricature extrême … de comportements, de situations qui sont dans le monde et qui sont même cet ancien “monde véritable” auquel nous rêvons» (Antelme, 1957, p. 240). Il s’agit d’un passé qui n’est pas passé, plutôt on semble plongé dans l’ordre de la répétition.. On revient ainsi sur les défauts d’élaboration collective et individuelle face au mal extrême dont Zaltzman a parlé (2007); sur nos devoirs d’élaboration (impossibles?) d’assumer le dissemblable dans le semblable (Fédida, 2007; Arendt, 1964), sur la nécessité de travailler collectivement les catastrophes de l’histoire à partir des collusions internes et externes qui les ont soutenus; finalement de traiter la barbarie comme une potentialité de l’humain toujours prête à resurgir: «La civilisation ne succède pas à la barbarie elle en est le négatif» (Scarfone, 2011), comme la névrose l’est de la perversion. Les murs enlevés contre les migrantes, les libertés de circulation révoqués aux citoyens des sociétés soi-disant civilisées ne nous protégeront pas de la monté des fanatismes e de leurs conséquences si n’arrivons pas à assumer la partie que nous avons dans leur développement. Taches de Kulturarbeit qui ne peuvent être poursuivit sans faire les comptes avec les fragilités de l’homme contemporaine, avec la crise des garants métasociaux et métapsychiques (Kaës, 2012) où nous sommes plongés.
2018
978-2-7492-6076-1
Le Kulturarbeit et ses défaillances : passé et présent / DE ROSA, Barbara. - (2018), pp. 163-181.
File in questo prodotto:
Non ci sono file associati a questo prodotto.

I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.

Utilizza questo identificativo per citare o creare un link a questo documento: https://hdl.handle.net/11588/661028
Citazioni
  • ???jsp.display-item.citation.pmc??? ND
  • Scopus ND
  • ???jsp.display-item.citation.isi??? ND
social impact