Pertes culturelles et linguistiques dans les photoautobiographies d’Hélène Cixous et de Leïla Sebbar

Le thème central de l'analyse présentée ici est la relation entre la mémoire culturelle et la mémoire linguistique dans l'œuvre de deux écrivaines, Hélène Cixous et Leïla Sebbar, qui ont connu le déracinement à la suite de la guerre d'Algérie. Elles partagent l'usage des mots et des photographies pour raconter leur exil géographique et linguistique et leur patrie perdue. Pour l'une comme pour l'autre, cette exploration autobiographique, qui se décline en une série d'iconotextes retraçant l'histoire de leurs familles respectives, est connotée par la nostalgie de la terre natale et des langues perdues comme celle du père, l'arabe, jamais apprise mais toujours présente. L'absence d'autres langues perdues, non transmises, se cachent derrière le français et nourrissent leur écriture dans un besoin jamais assouvi de renouer avec l'origine paternelle.