Malebranche e Hobbes. Anthropologie et politique

Dans mon exposé, je me propose de réfléchir sur les rapports entre Malebranche et Hobbes en étudiant leur manière respective de thématiser les questions anthropologique et politique et de mettre au jour le lien entre les deux champs. Je vais m’appuyer sur les textes où Malebranche fait allusion à Hobbes, comme la Recherche de la vérité, le Traité de morale, les Entretiens sur la métaphysique et sur la religion et les Réflexions sur la prémotion physique. Mon hypothèse c’est que si dans le corpus malebranchiste les citations précises et les références claires à Hobbes sont rares, cela n’implique pas pour autant que la confrontation avec le philosophe de Malmesbury doit être négligée : comme Malebranche fait valoir les fondements métaphysiques de la nature politique des hommes et la prégnance universelle des valeurs moraux en polémiquant avec ceux qui contestent ces thèses, cette confrontation a pu jouer un rôle non anodin dans l’élaboration et le développement de sa conception de la nature humaine et de la société civile. Dans un premier temps, j’aborderai la question de la philosophie politique et de ses rapports avec l’anthropologie chez Hobbes et chez Malebranche. Dans un deuxième temps, je me pencherai sur la conception de la nature humaine et des fondements de la société civile en creusant la comparaison entre les deux philosophes. Je montrerai ainsi qu’en plusieurs points de ses ouvrages, lorsqu’il parle du corps social et politique, Malebranche esquisse une conception de la société et des relations inter-individuelles qui – au-delà de quelques points de convergence entre les deux auteurs – s’inscrit en faux contre celle qui émerge dans l’œuvre de Hobbes. Pour ce qui est des textes de Hobbes, je m’appuierai tout particulièrement sur le Du citoyen, car Malebranche possédait cet ouvrage dans sa bibliothèque et plusieurs éléments de ses textes montrent qu’il l’avait lu.