Le nocher,l'obole et l'au-delà: étude des cas dans la nécropole romaine de Cumes (Campanie, Italie) : la documentation monétaire républicaine.

Depuis 2001, le Centre Jean Bérard de Naples mène des recherches dans la nécropole septentrionale de la cité de Cumes (Campanie, Italie). La ville de Cumes, la plus ancienne colonie grecque d’Occident, après avoir été conquise par les Samnites à la fin du Ve s. av. J.-C., entre progressivement dans l'alliance de Rome au cours du IVe s. av. J.-C., et obtient pour ses citoyens, en 334, la civitas sine suffragio. À partir du règne d'Auguste, la Porte Médiane des remparts nord, où se sont concentrées les fouilles, ouvrait sur un carrefour distribuant trois voies, chacune bordée d’édifices funéraires. Ce secteur de la nécropole romaine comprend plusieurs centaines de tombes et plus de 70 monuments funéraires qui scandent l’évolution entre le IIe s. av. J.-C. et le IVe s. apr. J.-C. Au cours de ces siècles, les rituels de la crémation et de l'inhumation sont attestés. Sur l’ensemble des contextes funéraires fouillés, quarante ont restitué des monnaies. Celles-ci sont attestées dans les tombes surtout à partir du Ier s. apr. J.-C., aussi bien associées à des sépultures secondaires à crémation qu’à des inhumations, mises au jour dans des mausolées, dans des enclos funéraires ou dans des fosses creusées le long des trottoirs qui longent les voies sortant de la Porte Médiane. À partir du début du IIe apr. J.-C., leur présence dans les contextes funéraires devient plus importante et cette tendance se maintient jusqu’au IVe s. apr. J.-C. La typologie des tombeaux dans lesquels sont documentées les monnaies est assez diversifiée, mais à partir du IIe apr. J.-C. il s’agit de sépultures à inhumation en formae dans les mausolées, à « bauletto » ou à simple fosse avec couverture de tuiles en bâtière dans les enclos ou le long des voies. Les offrandes accompagnant les défunts dans ces tombes sont assez rares. Il s’agit parfois de gobelets en céramique commune ou de quelques objets en métal (clochettes, clous, etc.). L’étude archéologique de ces contextes funéraires, complétée par les données fournies d’une part par l’anthropologie biologique (âge, sexe, pathologies, etc.) et par l’analyse taphonomique (position des objets), et d’autre part par la numismatique (identification, circulation, usure, etc.), nous renseigne sur les gestes funéraires et sur “la place” (emplacement, valeur, rôle) de la monnaie dans la tombe.