L’intérêt pour les langues locales ou minoritaires est relativement récent. Il est lié à un processus de « laïcisation » de la linguistique, qui se prépare, notamment dès la fin du XVIII siècle, à devenir une science à part entière. Non plus la scripta héritée d’un passé souvent très éloigné (langues classiques), mais le terrain (oralité) devient alors la principale, si ce n’est la seule, source de « vérité » scientifique. Le contact du terrain, et le constat d’une variation irréductible à tout modèle « à basse résolution », produit des retours et des améliorations sur le plan méthodologique (collecte et interprétation des données), et finit par corriger la géolinguistique par la sociolinguistique. Par ailleurs, même si hantée par le mythe de l’objectivité de la Science, la linguistique de terrain finit tout naturellement par devenir une recherche participative où chercheur, témoin enquêté et cadre (matériel et idéologique) de l’enquête, loin d’être froidement séparés, sont en interaction constante. L’essor contemporain du numérique permet non seulement une analyse fine de la parole, mais également la jonction de qualitatif (production individuelle) et quantitatif (régularités statistiques), outre que la valorisation multimédia des informateurs et du terrain tout court. En effet, la recherche de terrain s’inscrit aujourd’hui dans un horizon de valorisation et de protection de la diversité linguistique, science et engagement n’étant pas forcément contradictoires
La nouvelle documentation des langues locales : de l’oralité écrite au terrain gravé / Agresti, Giovanni. - In: REPÈRES-DORIF. - ISSN 2281-3020. - 25:(2021), pp. 1-5.
La nouvelle documentation des langues locales : de l’oralité écrite au terrain gravé
Agresti, Giovanni
Primo
2021
Abstract
L’intérêt pour les langues locales ou minoritaires est relativement récent. Il est lié à un processus de « laïcisation » de la linguistique, qui se prépare, notamment dès la fin du XVIII siècle, à devenir une science à part entière. Non plus la scripta héritée d’un passé souvent très éloigné (langues classiques), mais le terrain (oralité) devient alors la principale, si ce n’est la seule, source de « vérité » scientifique. Le contact du terrain, et le constat d’une variation irréductible à tout modèle « à basse résolution », produit des retours et des améliorations sur le plan méthodologique (collecte et interprétation des données), et finit par corriger la géolinguistique par la sociolinguistique. Par ailleurs, même si hantée par le mythe de l’objectivité de la Science, la linguistique de terrain finit tout naturellement par devenir une recherche participative où chercheur, témoin enquêté et cadre (matériel et idéologique) de l’enquête, loin d’être froidement séparés, sont en interaction constante. L’essor contemporain du numérique permet non seulement une analyse fine de la parole, mais également la jonction de qualitatif (production individuelle) et quantitatif (régularités statistiques), outre que la valorisation multimédia des informateurs et du terrain tout court. En effet, la recherche de terrain s’inscrit aujourd’hui dans un horizon de valorisation et de protection de la diversité linguistique, science et engagement n’étant pas forcément contradictoiresFile | Dimensione | Formato | |
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