Des études récentes (Théré, Cheney) indiquent dans l’histoire du commerce une typologie de l’écriture économique parmi les plus répandues au XVIIIe siècle, capable de rendre compte du progrès des échanges et de leur perception dans nombreux États européens, ainsi que du lien entre ces développements et les transformations politiques qui se produisent en Europe. La contribution proposée vise à identifier dans certains écrits peu fréquentés par les cheurcheurs une possible déclinaison assumée à Naples par les reconstructions historiques des vicissitudes anciennes et modernes du commerce, en particulier au cours des dernières décennies du XVIIIe siècle. Nous nous référons aux écrits de Michele De Jorio (1738-1806), conseiller du Supremo Magistrato del Commercio et, ensuite, président du Sacro Regio Consiglio, chargé en 1781 de rédiger le Codice Ferdinando ou Codice marittimo du royaume des Bourbons. À la fin des années soixante-dix, De Jorio commença la publication de ce qui était supposé être une Storia del commercio e della navigazione dal principio del mondo sino ai giorni nostri (Naples, 4 volumes, 1778-1783), mais au lieu de cela, elle se serait arrêtée à l'âge d'Auguste. L’auteur a traité le thème et ses implications historiques, politiques, philosophiques et juridiques, en tenant compte au préalable du fait que l’histoire du commerce était considérée par la culture du XVIIIe siècle «come una parte essenziale di quella degl’Imperj» et en précisant une description détaillée de ses sources (de Huet à Lacombe de Prezel, de Melon, Dutot, Deschamps à Montesquieu, Cantillon, Hume, Savary, Cary, Genovesi). Plus tard, il a obtenu la chaire universitaire créée pour Antonio Genovesi. L’intérêt pour l’histoire du commerce était au centre des leçons données aux étudiants et publiées en 1804, accompagnées d’une introduction importante et significative. Dans les six volumes des Istruzioni del commercio e suo stato antico, e moderno, il retrace les événements historiques et économiques du commerce mondial au cours des siècles modernes. Ce qu’il a appelé le «motore dell’universo» avait pris, à cette époque, une dimension éthique spécifique, en devenant la «nuova anima del mondo morale». En traçant un tableau articulé et complexe de la civilisation commerciale et des relations entre la création et la circulation de la richesse et de la naissance et du déclin des civilisations, l'histoire du commerce - élaborée par le jureconsulte napolitaine à partir d'une vaste analyse des données relatives aux différentes phases du passé et interprétées dans une perspective comparative attentive aux performances commerciales des différentes nations marchandes - a été présenté comme une contribution indispensable et préparatoire afin de définir une science du commerce qui n’est pas tout simplement l’«Arte del Negoziante» mais qui vise à comprendre «i principj del Commercio generale dello Stato», en recevant «dalla Storia … tutti quei lumi che gli può somministrare la sperienza».

Michele De Jorio: histoire et science du commerce à Naples à la fin du XVIIIe siècle / Matarazzo, Pasquale. - (2019). (Intervento presentato al convegno Histories of Trade as Histories of Civilizations tenutosi a Pisa nel 23-24 settembre 2019).

Michele De Jorio: histoire et science du commerce à Naples à la fin du XVIIIe siècle

Pasquale Matarazzo
2019

Abstract

Des études récentes (Théré, Cheney) indiquent dans l’histoire du commerce une typologie de l’écriture économique parmi les plus répandues au XVIIIe siècle, capable de rendre compte du progrès des échanges et de leur perception dans nombreux États européens, ainsi que du lien entre ces développements et les transformations politiques qui se produisent en Europe. La contribution proposée vise à identifier dans certains écrits peu fréquentés par les cheurcheurs une possible déclinaison assumée à Naples par les reconstructions historiques des vicissitudes anciennes et modernes du commerce, en particulier au cours des dernières décennies du XVIIIe siècle. Nous nous référons aux écrits de Michele De Jorio (1738-1806), conseiller du Supremo Magistrato del Commercio et, ensuite, président du Sacro Regio Consiglio, chargé en 1781 de rédiger le Codice Ferdinando ou Codice marittimo du royaume des Bourbons. À la fin des années soixante-dix, De Jorio commença la publication de ce qui était supposé être une Storia del commercio e della navigazione dal principio del mondo sino ai giorni nostri (Naples, 4 volumes, 1778-1783), mais au lieu de cela, elle se serait arrêtée à l'âge d'Auguste. L’auteur a traité le thème et ses implications historiques, politiques, philosophiques et juridiques, en tenant compte au préalable du fait que l’histoire du commerce était considérée par la culture du XVIIIe siècle «come una parte essenziale di quella degl’Imperj» et en précisant une description détaillée de ses sources (de Huet à Lacombe de Prezel, de Melon, Dutot, Deschamps à Montesquieu, Cantillon, Hume, Savary, Cary, Genovesi). Plus tard, il a obtenu la chaire universitaire créée pour Antonio Genovesi. L’intérêt pour l’histoire du commerce était au centre des leçons données aux étudiants et publiées en 1804, accompagnées d’une introduction importante et significative. Dans les six volumes des Istruzioni del commercio e suo stato antico, e moderno, il retrace les événements historiques et économiques du commerce mondial au cours des siècles modernes. Ce qu’il a appelé le «motore dell’universo» avait pris, à cette époque, une dimension éthique spécifique, en devenant la «nuova anima del mondo morale». En traçant un tableau articulé et complexe de la civilisation commerciale et des relations entre la création et la circulation de la richesse et de la naissance et du déclin des civilisations, l'histoire du commerce - élaborée par le jureconsulte napolitaine à partir d'une vaste analyse des données relatives aux différentes phases du passé et interprétées dans une perspective comparative attentive aux performances commerciales des différentes nations marchandes - a été présenté comme une contribution indispensable et préparatoire afin de définir une science du commerce qui n’est pas tout simplement l’«Arte del Negoziante» mais qui vise à comprendre «i principj del Commercio generale dello Stato», en recevant «dalla Storia … tutti quei lumi che gli può somministrare la sperienza».
2019
Michele De Jorio: histoire et science du commerce à Naples à la fin du XVIIIe siècle / Matarazzo, Pasquale. - (2019). (Intervento presentato al convegno Histories of Trade as Histories of Civilizations tenutosi a Pisa nel 23-24 settembre 2019).
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