Si proches, si éloignés: frères et sœurs séparés par les migrations

La présente contribution propose d’étudier les dynamiques économiques et affectives qui se créent à l’intérieur des fratries dispersées par les migrations. Le choix d’adopter un regard intragénérationnel s’articule sur deux hypothèses. La première est que les processus migratoires déterminent des négociations familiales entre parents et enfants, mais également entre collatéraux ; la seconde est que dépasser une vision adulto-centrique permet de mieux saisir les parcours et le sens que la dispersion occupe dans les familles transnationales. De ce fait, il s’agit de regarder tous les sujets impliqués dans les situations migratoires, les interactions et les interdépendances ainsi que les ruptures et les continuités qui se génèrent au sein d’une même génération, entre ceux qui partent et ceux qui restent. En proposant d’approfondir les interactions qui se créent entre les membres d’une fratrie au travers d’une approche relationnelle, nous comptons saisir l’influence exercée par la position générationnelle sur l’expérience et le comportement migratoires. Nous considérons que l’analyse des collatéraux concourt à mieux appréhender les rapports sociaux entre migrants et entre migrants et non-migrants, hommes ou femmes.